Trente septième Étape
Holà
C'est par le chant du coq de la ferme , le croassement des grenouilles et le sifflement des oiseaux que je me réveille.
Après quelques kilomètres j'arrive en pays de Bas Armagnac.
"Plenwenguda en Armanhac-Baish.
tastatz la subtilitat d'hua térra de caractèr "
C'est en traversant les vignes, qu'un couple de septuagénaire breton s'approche.
Après avoir échangé sur les raisons de nos périples respectifs, de manière très spontanée Marie Christine et Jean-Luc me demandent l'adresse de l'Afpad pour faire un don. Puis repartent.
Cette rencontre, aussi furtive qu'inattendue m'a émue.
Merci à vous deux pour cet élan de générosité.
Je fais une halte sur une aire équipée de tables, bancs et toilettes.
Un groupe de marcheurs belges, qui a priori n'engendre pas la mélancolie, sont attirés par mon traîneau.
Après moultes questions, l'un d'eux me demande :
- lui as tu donnais un nom à ta carriole ?
- bien sûr, il se nomme "Mimosa"
Après quelques éclats de rire, il me demande pourquoi un tel nom.
- c'est parce qu'en descente je n'arrête pas de crier "freine Mimosa freine."
Je leur explique que c'est une réplique du film "une époque formidable" avec Richard Bohringer, Gérard Jugnot et le regretté Ticky Hogado.
Voyant l'hilarité de mon public, je continue dans mon délire.
- Mimosa est très taquin, en descente il me pousse et en montée il se laisse tirer comme un roi fainéant.
Le petit groupe riant aux éclats, attire bientôt d'autres personnes.
Le rire belge est très communicatif.
-Pourriez-vous surveiller Mimosa le temps de me soulager d'une envie naturelle et pressante?
- il ne va quand-même pas se sauver ?
- détrompez-vous, il y a quelques jours, je l'avais posé dans l'herbe, il n'a rien trouvé de mieux que de dévaler une pente pour se cacher dans un buisson. J'avais beau l'appeler il ne voulait pas remonter. Il a fallut que j'aille le chercher par les sangles (à défaut d'oreilles)
Malgré tout je m'y suis attaché, nous sommes liés ensemble depuis plus de 40 jours.
Pour me remercier de ce moment de détente, ils m'invitent à partager une bière.
Puis après avoir salué respectueusement mon public, je repars sur les chemins comme le faisaient les saltimbanques d'autrefois.
La deuxième partie du parcours est monotone, nous marchons sur une piste cyclable bordée d'arbres, et les kilomètres me paraissent interminables.
Enfin j'arrive au camping situé à 1 kilomètre en amont du centre de Eauze. J'irai visiter cette cité médiévale, après m'être installé.
Hasta Luego
Merci à tous pour votre soutien.
https://www.helloasso.com/associations/afpad/collectes/en-route-pour-los-pillones
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